• Porque te miro y Muero

    Tout s'est déclanché rapidement, juste dans le fracas du livre, fermé brutalement, et laissé en travers de mon lit.

    Tout était brouillé, regard creux. Je m'étais levée tard, mes gestes formulaient dans un automatisme effrayant tous les rien que je m'étais promise de terminer aujourd'hui même. Et j'agissais, en conséquence, m'éxécutant mollement.

    Mon esprit n'était occupé que par son visage, le haïssant et le désirant, simultanément, prête à tout lui pardonner, l'enserrer puis le frapper, aussi fort qu'il m'ait tué, quelques jours auparavant.

    Les lignes défilaient sous mes yeux mais je n'en saisissais pas le sens, les mots étaient vides et je tournais les pages, tout comme j'aurais pu les brûler. Ma tête avait tourné vers la fenêtre d'où je distinguais juste les résidus d'un chantier qui, probablement, ne serait jamais terminé. Je me suis levée, ai fait mon sac dans la précipitation, scellé mon livre puis fermé la porte.

    Dans le bus qui m'emportait vers Madrid, j'étais lasse, la nausée persistante. Je regardais le paysage fantôme qui s'étendait de toute part, somnolante.

    Mes cigarettes étaient d'un pâle secours alors, qu'attendant devant la porte de son immeuble, ses voisins m'observaient, intrigués. Assise, je me persuadais d'avoir été idiote de débarquer ainsi, sans prévenir. Tout en tranchant que c'était la seule chose censée dont j'avais été capable depuis bien longtemps.

    Je l'ai alors vu arriver, de loin, le puzzle s'est reconstruit et alors j'ai su.

    Pourquoi j'étais prête à lui laisser une seconde chance alors que je le haïssais – haïrai- toujours d'avoir eu un geste pareil envers moi, pourquoi j'étais monté dans ce bus, sur un coup de tête enfantin et irréfléchi, pourquoi j'étais. Ailleurs.

    La chaleur était étouffante alors que nous nous dévisagions, que chacun tentait de percevoir ce que l'autre souhaitait exprimer. Que chacun formulait un imperceptible « Pourquoi ? ».

    Nous ne parlions pas alors que nous montions les escaliers, alors qu'il fermait la porte, alors que nos lèvres se rapprochaient, alors qu'il quittait à la hâte mes vêtements, alors que nous nous empoignions, plus fort.

    Le bourdonnement de la pluie sur le balcon était enivrant.

    Alors que l'orage inévitable exploserait. D'un instant à l'autre.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 15 Mai 2008 à 20:27
    ...
    Te lire, c'est comme retrouver un sentiment nostalgique as-tu changé?
    2
    Jeudi 15 Mai 2008 à 20:27
    ...
    ps: c'est nul y'a pas de retour à la ligne dans ta plateforme blog!
    3
    Vendredi 16 Mai 2008 à 17:57
    ...
    C'est complexe cette question Heela, pire qu'une psychanalyse :) Même si ça ne se ressent pas dans les écrits (c'est ce que tu voulais dire non ? Ou je m'équivoque )on croit toujours avoir changé mais dans les actes on se rend compte que l'on agit comme il y a des années. C'est assez angoissant d'ailleurs. Mais peu important, à mon sens. La question n'est pas réellement de savoir su l'on a changé ou pas mais plutôt de savoir ce que nous aurions dû -ou pû-
    4
    Vendredi 16 Mai 2008 à 17:59
    ...
    .. Suite transformer. Bref'. Puis même si le blog est vieux comme tu vois, je n'arrive toujours pas à trouver les trucs pour éclaircir le tout ! Ô désespoir !
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