• Last Trip.

    Et hier était presque une bonne journée. J'ai ri, j'ai attendu (in)lassablement la fin de 3h et demi de cours, j'ai mangé sans avoir véritablement faim, j'ai détaillé sans avoir pris la peine de m'observer, antérieurement, j'ai causé cinéma sans avoir vu les films cités et j'ai tenté de travailler, sans le faire, réellement.

    Je n'ai pas la prétention d'être, plus que tout, juste celle de désirer, plus que les autres. Pour convoiter il est indispensable d'être, je suis donc conditionnée pour posséder. Par extension.

    L'angoisse de lui adresser la parole est féroce et inéluctable. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été intimidée par la seule présence d'un inconnu qui semble, aux yeux de tous, transparent et nébuleux. Je me morfonds en attendant le jour où je ne serais plus tiraillée par l'appréhension.

    Un jour de mai opaque, A. lui avait confié que la notion qui la représentait le mieux était celle du doute. Elle avait alors cru intéréssant d'utiliser cet adjectif au cours d'un entretien d'embauche durant lequel on lui posa une question -profondément idiote, parmi d'autres-  " Quels sont vos défauts ? ". Elle n'avait pas été embauchée.

    Les deux jours suivants seront comme les autres. Je resterai assise, me coulant à l'intérieur d'un fauteuil inconfortable me remémorant des sujets qui n'ont que peu ou pas d'interêt. J'adulerai Marc-Edouard Nabe pour son aptitude à l'écriture et non seulement à la provocation. J'attendrai, quelque chose. Je regarderai les aiguilles tourner, perdrai mon temps, car, au fond, cela me plait. Je ressasserai des événements qui n'auront jamais eu lieu, je l'entendrai, visualiserai ses membres graciles par le bout des doigts.

    J'observerai par la fenêtre des feuilles mortes, trouées par le temps.

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