• Don't Go Down

    L'odeur de cigarette embaume la pièce jusqu'à écoeurement. Les feuilles volantes étalées sur le bureau, chimère de l'étudiante brillante que j'ai été et que je ne suis manifestement plus. Tout remettre en cause, repousser constamment l'échéance, la peur de l'après inscrite au fer rouge au creux du ventre. Le doute tiraillant, laisser les larmes couler, idiote. S'engouffrer entre les mots absurdes de sens, attendre un Salut invraisemblable et inexistant, la sensation d'être dépareillée face à tous ces autres, ne sachant pas plus, mais possédant la force de se mouvoir à l'intérieur de l'incertitude, sereins. Je ne peux feindre l'apaisement, m'attacher  à des désirs vains, aux mythes de l'étudiant accompli, réjoui de cette situation sordide qui nous place en permanence dans la supposition et la perplexité de ce qu'il adviendra cinq années plus tard, davantage peut-être. Je gerbe tout ça, ma façon de ne jamais pouvoir être impassible, flegmatique devant l'inconnu. J'ai toujours su qu'il adviendrait un moment, crucial, où je devrais faire un choix, quelconque. Une étape où, comme une illumination tordante, je saurais, enfin. Force est de constater que cela fait des années que je suspends ce tournant, espérant stérilement que  quelque chose s'élève. Rien. Je suis devant le mur, eux à mes trousses, et je dois escalader sans prises, sans savoir, exactement, si derrière se situe l'accalmie tant espérée, la compétence à enfin arracher ce flottement diffus et insupportable. Alors j'apprends, faiblement, tirant sur la clope qui fait sangloter. Cercle vicieux. Fallacieux.


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